De sang et d'âme[RP fermé]

"Le Roy s’approcha de la jeune femme et parla avec affection :

- Ana, tu penses vraiment qu'il est nécessaire que nous répondions à cette question? Tu es une Étoile et tu as toujours été là avec nous pendant tout ce temps, dans nos cœurs et là-haut dans ton Étoile qui brille toujours.

Puis il s’avança vers l’enfant que je tenais dans mes bras et murmura avec douceur :

- Bienvenue à la maison petite poussière d’étoile.

**Flash, tout deviens noir**

Des cris. Des pleures. Ceux d’un enfant ? Pourquoi ? C’est le bébé d’Anamaya je le sais.
Pourquoi pleure-t-il ? Est-il seul ?
Du sang ? Du sang sur mes mains. Ai-je fais quelque chose de mal ?

**Flash**

Où suis-je ? Dans une boite ? Mais que ce passe-t-il ? Tiens, je patauge. Qu’est ce que c’est ? Du sang ? Encore. Le niveau monte ! Non ! Pourquoi ?! Je ne veux pas me noyer ! Pourquoi du sang ?! Pourq…"

Ginji se réveilla en sursaut. Encore un cauchemar. Voilà pourquoi elle n’aimait pas dormir.
Mais cette fois… cette fois c’était différent, elle avait l’impression que le cauchemar se prolongeai dans la réalité.

- Qu’ai-je fais ?... murmura la jeune magicienne.

Depuis la veille, elle avait dormi presque tout le temps. Ne voulant pas voir la réalité en face, ne voulant pas faire face à son passé. Elle ne pouvait croire ce qui s’était passé. Elle s’était juré de ne plus jamais utiliser cette technique, de toujours se maîtriser ! Elle avait appris à brider ses pouvoirs pour n’en tirer que le meilleur côté, limitant ce pouvoir trop grand pour elle depuis toujours. Elle en avait peur et savait que lorsque la puissance montait, qu’elle laissait ses émotions prendre le dessus, rien de bon ne se produisait jamais.
Se levant de son lit, Ginji se décida à ouvrir la fenêtre, la nuit n’allait pas tarder et les étoiles lui porteraient surement conseil. En passant devant son miroir, elle jeta machinalement un regard vers son reflet. Il fut une période où elle eut les cheveux courts, cette époque était désormais révolue. Tant que ces cheveux restaient bleus, il n’y avait pas de raison de les couper.
S’accoudant au bord de l’encadrement, la jeune magicienne soupira profondément.

- Pourquoi ?!...

Cette simple question teintée de reproche, de haine et de sanglot se brisa sur un souffle de vent. A la fois doux et agréable il emmenait avec lui un petit papillon de feuille.
La créature magique se posa sur l’épaule de Ginji et il sembla à cette dernière que ce papillon lui chuchota à l’oreille ces quelques mots : «Tu dois des explications» avant de se renvoler.
Elle savait qu’elle n’avait pas rêvé, tout son corps c’était crispé d’un coup à la reconnaissance de la voix d’Anamaya. Bien sûr qu’elle lui devait des explications, mais ça ne serait pas facile, loin de là…
Ne se saisissant de rien d’autre que de sa tunique et rabattant son capuchon, la jeune étoile se dirigea vers la tour où Anamaya logeait. Elle n’y avait jamais été, mais savait comment s’y rendre.
Peu de temps après, elle distingua l’aéride au pied de la tour et s’approcha doucement.

Bien que peu meublée, la pièce où Ginji pénétra dégageait une douce chaleur et une ambiance qui n’était pas déplaisante. La jeune magicienne en relevant son capuchon se demandait bien qu’elle pouvait être l’histoire de cette tour que l’on avait réhabilité juste pour Anamaya à son retour. Mais ce n’était certainement pas le moment de questionner son hôte.
Ne sachant trop que dire, l’aquamancienne garda le silence, anxieuse à l’idée de la discussion qui allait se dérouler.
Elle voyait bien que l’aéride cherchait des signes de sa part mais… Que dire ?...
C’est alors qu’Ana lui proposa tout simplement du thé, cela détendit quelque peu la magicienne.
« Peut-être qu’elle sera compréhensive… Peut-être qu’elle ne demandera pas mon renvoi de la faction… »

- Oui un sucre s’il te plait.

Le silence s’installa le temps que le thé soit servie. Hésitante Ginji reprit :

- Ana tu sais…

Elle n’eut pas le temps de continuer qu’elle fut interrompu par les pleures du bébé.

Ginji assista pour la première fois à la métamorphose de la jeune femme. Emerveillée elle admira Anamaya se déplacer avec aisance munit de sa paire d’aile, puis entendit une douce mélodie provenant de l’étage, certainement à l’intention du poupon.
Aucun doute, elle était vraiment une bonne mère, douce et attentionnée.
L’aquamancienne appréciait réellement l’aéride, elle reconnaissait en elle les attentions de sa mère lorsqu’elle était petite, et même si pour Anamaya elle ne représentait rien, Ginji savait qu’elle s’était attachée à cette figure maternelle, une mère, une grande sœur, peu importe, mais elle y voyait surement un repère. Et pourtant, cela faisait peu de temps qu’elles se connaissaient toutes les deux.

- Oui c’est ça, elle est comme maman… Alors pourquoi ? Pourquoi ai-je fais ça ?... murmura la jeune fille.

A peine eu-t-elle prononcé cette phrase qu’Anamaya revenait, se déplaçant tel un ange descendant du ciel enfin, de l’escalier.

- Eh bien je disais que… enfin je n’ai pas le droit de dire ça mais… Je suis désolée. Sincèrement, je m’excuse, je sais que ça ne sert à rien et surtout s’excuser pour ce que j’ai fait semble être une absurdité totale, on ne s’excuse pas pour ça, on est puni pour ce genre d’acte. Et je le mérite ! Je… Je ne voulais pas te faire de mal, en plus...

S’interrompant pour fixer l’escalier, Ginji sentit bien malgré elle, les larmes monter et tenta de contrôler son sanglot avec peine.

- Je ne veux pas d’un orphelin de plus, tu sembles être une maman admirable, vraiment je t’en prie crois-moi, ce n’étais pas mon intention que de te faire du mal… !

La prêtresse eut les bons mots et les bons gestes. Se calmant peu à peu Ginji avait senti son corps et son cœur s’inonder d’une douce chaleur. Comme si au contact des lèvres de la jeune femme, un sort d’apaisement lui avait été jeté. A moins que ça ne soit juste une illusion, l’illusion d’un amour maternel, l’illusion d’une tendresse si particulière dont l’aquamancienne avait été privée si jeune.
Une fois un peu plus maître d’elle-même, Ginji s’assit dans le fauteuil encore libre et tenta de rassembler ses esprits.
La veille, Anamaya l’avait contacté pour lui demander de l’aide. Elle devait réunir des morceaux de cartes, et l’un d’eux se trouvait dans un coffre de la prison de Melrath Zorac.
La difficulté venait du fait que ce coffre avait été enchanté. Doté d’une personnalité propre, et pas des moins sadiques, il ne s’ouvrait qu’aux personnes grièvement blessées.
Ayant appris la présence d’une étoile non loin de là, la prêtresse avait donc chargée Ginji de s’acquitter de cette mission.

- Lorsque hier tu m’as demandé de t’attaquer afin que le coffre s’ouvre, commença la magicienne, je savais, au vu de notre différence de puissance, que je ne risquais pas de te tuer. Tu l’as vu, il m’a fallu énormément de temps et d’énergie pour que ton état de santé satisfasse l’objet enchanté.
La plupart de mes attaques ne te procuraient aucun dégât et pourtant, j’avais pris soin d’utiliser mon attaque la plus puissante dès le début.
Pour venir à bout de ta résistance, j’ai dû puiser au fond de mes forces et… Ce n’est jamais bon généralement.

Ginji s’interrompit quelque seconde et son cœur se serra en se rappelant la première fois qu’elle avait perdu le contrôle. Sa mère venait de mourir par sa faute et la petite fille de 6 ans qu’elle était avait tué ses assaillants. C’est à ce moment-là que ces cheveux se teintèrent de rouge.

- Le fait de ne te procurer aucun mal alors que j’y mettais toute ma puissance m’a quelque peu agacé, continua-t-elle, et en allant chercher au fond de ma magie, j’ai fini par perdre le contrôle…
Je la sentais au fond de moi, durant toutes mes attaques, je sentais cette magie que je m’efforce de brider essayer de refaire surface. J’ai tenté de la maintenir sous contrôle… Mais…

Mais lorsqu’Anamaya avait enfin atteint un état critique et pu se servir dans le coffre, la jeune magicienne ne put contenir plus longtemps la puissance qui l’habitait. Elle avait voulu jouer en cherchant la force au plus profond d’elle et elle avait perdu. Se laissant submerger par la fatigue et l’agacement, elle vit soudain les pointes de ses cheveux redevenir rouge, peu à peu, sa chevelure perdue toute trace de bleu laissant place à la couleur du sang et elle ne contrôla plus rien.
Le sang appelant le sang, totalement aveuglé par son ressenti, elle sentait que, enfin, elle pourrait lancer une attaque sur Anamaya qui l’atteindrait réellement. D’un infime geste de la main, elle contrôla l’eau des nappes phréatiques qui allèrent abreuver les graines depuis longtemps desséchées sous les fondations de la prison. C’est alors que des plantes, animées par cette eau magique, sortirent du sol et fondirent sans ménagement sur la prêtresse d’Aéris.

- Je ne contrôlais plus rien… Je m’étais pourtant juré de ne jamais faire appel à cette technique, de me maîtriser mais si la pression ou l’émotion est trop grande, il semble je perde totalement le contrôle, comme hier…
Tu es en droit de savoir ceci alors voilà, si tu as des question n’hésite pas, je te le dois bien…

Inspirant un grand coup, Ginji releva la tête, et pour la première fois depuis le drame, regarda Anamaya dans les yeux.