Chapitre 2 : Au sommet de la montagne

hrp / Réservé à La tueuse et à Ombre et Lumière

Elle gisait là devant lui.

Son corps nu était balafré de nombreuses blessures suintant telles de multiples rivières, de sang frais melés à la sève purulante de la Mandragore.

Un faible râle s'échappait de ses lèvres m'indiquant qu'elle était toujours vivante.

La Mandragore avait, une fois encore, changée d'aspect et tel un vieillard vidé de toute son énergie, observait placidement la scène.

La lumière avait réapparu à travers des arbres environnants qui semblaient avoir retrouvés vie.




Je compris à cet instant que ma mère revêtait l'aspect que l'esprit de ses victimes lui projetait afin de les attirer plus aisément, telle une araignée tissant sa toile.

Cette pensée me troubla, n'ayant jamais imaginé La Tueuse sous cet aspect là.

Quoi qu'il en soit, il me fallait la réveiller et apprendre de sa bouche ce que nous avions à faire.

J’ouvris les yeux.

Ombre et Lumière m’observait sans inquiétude.

Ma douleur physique était grande mais mon esprit était déjà ailleurs.

Sans un mot, je me levais péniblement et pris un petit sentier situé à l’arrière de la Mandragore.

Quelques unes de ses branches caressèrent au passage mon corps meurtris.

Je les évitais avec dégoût.

Je poursuivis ma route le long de ce chemin sinueux qui grimpait de manière de plus en plus abrupte.

Ombre me suivait sans mot dire.

L’air se raréfiait.

Le vent se faisait de plus en plus glacial.

La végétation laissait place à de vastes étendues montagneuses.

Après de longues heures de marche exténuantes, nous parvinrent au sommet de la plus haute montagne.

Là se trouvait un ancien sanctuaire druidique.



Une table de marbre sur lequel se trouvait depuis la nuit des temps un calice.

Le calice des glaces.




Orné de rubis, ce calice contenait un liquide rouge sang qui détonnait sur la blancheur ambiante des lieux.

Je portais le calice à mes lèvres. J’entendis au loin la voix de mon frère hurler « noooooooooonnnnn !!!! »

Sortie de l'enceinte sacrée, je retrouvais mes esprits.

Immédiatement, je pris conscience de mon erreur.

Les forces que j'avais libérées empêcheraient désormais la construction du palais en ce lieu.

Pourtant, celà ne pouvait se faire en un autre endroit.

Oui, il fallait rejoindre le baron et au plus vite.

Il saurait quoi faire, mais comment le lui expliquer ?

Je baissais la tête, suivant docilement Ombre et lumière, telle une enfant ayant commit une bétise