Sujet: Re: Au plus haut de la tour Ven 25 Avr 2008 - 22:00
Un mirage dans le brume du soir, fière et droite, elle se dressait là, menaçante parfois, si d'aventure on se prenait à croire qu'elle existait.
Illusion d'une nuit ou les étoiles veillent, chagrin d'un chemin qui ne pouvait être emprunté. Elle était ou n'était pas. A chacun d'en juger.
Et les tremblements de la terre se ressentaient encore en écho aux efforts déployés pour l'ériger, cette barrière contre l'innomable, une prison de pierre contre la volonté de l'esprit, voilà qui aurait été curieux.
Plus qu'un amas de cailloux c'est un garde-fou, posée là de manière dérangeante, mais comment ne pas être dérangée? Elle veille, dans un semi sommeil, à la fois prison et berceau, menaçante et protectrice.
Et Anamaya l'observe sans la voir, elle la ressent sans la toucher.
Et la tiédeur de la nuit est froissée par une nouvelle présence que la terre semble porter depuis toujours. Et la tour ne se trouble pas, et la jeune femme ne bouge pas, écoutant les sons de son univers sombre.
Et la tour demeure, changeante entre deux univers, et tout est question de savoir si elle est là pour empêcher qu'on ne rentre, ou qu'on ne sorte...
Sujet: Re: Au plus haut de la tour Lun 12 Mai 2008 - 17:55
Je l’aperçois au pied de ces reflets s’élevant vers les étoiles.
Elle, son cœur bat. Je peux le ressentir.
La tour également, celle-ci vit, mut par une bien étrange magie.
Plus que la tour, sa détentrice, sa captive, sa créatrice, je ne sais, semble s’y repaitre stoïque.
Les mystères, on s’en effraye ou s’en nourrit.
Cela aussi n’est qu’une vision d’esprit.
Les faibles fuiront ce qu’ils ne maitrisent pas.
Les autres s’en rapprocheront, guidé par une curiosité qui les enchaine et les magnifie.
De quelle race est donc celle-ci ?
La question même enrage Ombre et Lumière.
Il la préfèrerait les tripes à l’air, le visage déformé par d’atroces souffrances.
Il la voudrait là, pleurant de toutes son âme, implorant de mettre fin à un supplice intolérable.
Là, alors, il n’aurait pas cette question à se poser.
Tant d’êtres regardent sans voir. Si peu voient sans regarder.
Seuls ces derniers méritent que les étoiles les contemplent.
De quelle race est donc celle-ci ?
Ombre et Lumière portait en lui les gènes de son père, le Baron, le liant aux étoiles qui portaient en elles les profonds mystères encrés dans des racines si anciennes que le temps n’y avait plus accès.
Mais Ombre était fils de la Mandragore, le feu le portait, la haine le nourrissait, la douleur l’enchantait.
La peur et la souffrance étaient ses offrandes.
Il s’approcha d’elle.
Son visage caché sous sa capuche, il lui siffla quelques mots.
"Que vois tu en moi ?"
Anamaya Gardienne des valises
Nombre de messages : 1375 Age : 37 Date d'inscription : 17/10/2007
Sujet: Re: Au plus haut de la tour Mar 13 Mai 2008 - 1:20
L'inconnu s'approche, dissimulé sous une capuche sans que la jeune femme puisse savoir réellement si c'est apparence ou autre chose qu'il garde par devers lui.
Elle tourne la tête un instant alors qu'il est là plus proche. Silhouette qui ondule dans l'air. Semble t'il menaçant? Les plus viles menaces sont celles qui en ont le moins l'apparence parfois... Et elle, est-elle une menace?
L'illusion d'une prison. Elle observe, elle réfléchit. Ana songe à ce qu'elle fait là, cherche à comprendre ce crime d'amour qu'on veut lui éviter, pour son bien.
Il approche dans son habit de faucheur... où est cachée la faux de la mort censée envoyer les ames à leur repos ou autre tourments éternels ? Il n'en a peut être pas besoin ce jour là? La punition est déjà effective après tout... Si c'en est bien une...
Qu'importe ce qu'il est, sa présence est mort, son silence est vie. Tout comme pour elle, après tout.
Un sourire, un salut, pour tout un chacun comme pour n'importe qui. Sa voix sifflante qui la fait trembler autant que la surprise d'une telle question. D'habitude c'est plutot l'inverse, qui est recherché....
Elle penche la tête, le regarde, puis ferme les yeux. Elle cherche sa présence, ressent son absence. Elle ne sourit plus. Elle rouvre les yeux.
Stupide, ça va lui paraitre stupide. Pourtant c'est la première idée qui lui est apparue. Alors quel sent une chaleur qui émane c'est autre chose qu'elle songe.