Sur les ailes du vent

Les jours s'éclaircissent de plus en plus. Les étoiles se sont estompées depuis à peine une heure, et déjà le soleil commence à pointer ses rayons de derrière la colline, une belle colline ronde comme un fruit, au galbe parfait, recouverte d'une herbe verte et lisse, uniforme. Même dans la pénombre diluée de l'aube, on perçoit une rivière d'altitude serpenter à son flanc, tellement nette qu'elle en paraît presque découpée par un couteau géant dans le versant de la colline. Elle devient ensuite plus tumultueuse, puis continue sa course sur le plateau battu par le vent en se déroulant en de longs méandres paresseux, comme épuisés par leur furie soudaine. Ce plateau s'étend sur une dizaine de kilomètres de large, le double en longueur, pour s'achever ensuite au nord, au sud et à l'ouest dans un dédale de rocs, un véritable pierrer, presque une falaise à dégringoler. Un bien bel écrin pour accueillir la marche solitaire de Sheelina...

Elle arpente ce plateau rocheux depuis le milieu de la nuit, lorsque le vent l'a réveillée de son profond sommeil à la belle étoile. Ce n'était pas le froid, Sheelina n'a jamais froid, mais plutôt la promesse de nouveaux horizons à découvrir, d'endroits encore vierge de ses empreintes de pas, qui l'a décidée à se remettre en route. Vers où, au fait ? Nulle part, là où le vent la porte, là où l'air lui murmure d'aller au creux de l'oreille, lorsqu'elle est assoupie. Le soleil est apparu encore un peu plus derrière la colline. Le cri en trilles mélodieux d'une alouette retentit alors que le premier rayon de l'astre solaire perce la grisaille de l'aube d'acier. Sheelina a remarqué ceci. L'alouette aime chanter dans ses régions venteuses et rocheuses alors que le soleil se lève. Elle l'entend tous les matins, depuis qu'elle marche dans ce décor. Car, chaque matin à l'aube, Sheelina est réveillée.

Elle se lève lorsque le sommeil s'échappe, elle s'endort lorsque ses yeux se font lourds, qu'importe l'endroit où elle se trouve, elle ne s'endormira jamais mieux dans un lit entre quatre murs qu'au bord d'une rivière ou d'un sentier de montagne...
Elle aime la nature, la remercie et s'y accomode sans se plaindre des désagréments qu'elle peut parfois offrir. Depuis quelques semaines, elle n'a pas échangé plus que quatre ou cinq mots avec les hommes, parlant seulement au soleil, à la lune, aux étoiles, à l'herbe qui ondule sous le vent, aux montagnes qui la domine, aux nuages paresseux, aux premières violettes qui éclosent timidement ça et là...

Elle marcha encore pendant quelques heures, jusqu'à l'arrivée du soleil à son zénith. Là, son estomac protesta, elle le contenta de quelques herbes comestibles trouvées près d'un rocher de grès. Habituée aux longues périodes de disette, son corps réclamait peu et son appétît en était proportionnel. Elle continua donc sa marche à pas tranquilles, sans se préoccuper de rien...

Mais bientôt, elle distingua quelques arbre solitaires, insolites dans ce plateau rasé. Elle s'en approcha, et les arbres devinrent plus denses, plus touffus, plus serrés. Elle se retrouva finalement devant l'orée d'un bois assez sombre, à la végétation drue...Elle y pénétra, se demandant ce qu'il pourrait y avoir, derrière...

Lolokito qui se promenais dans sa belle foret tomba, sans le vouloir nez à nez avec une belle jeune fille.

Bonsoir, ma chère comment allez vous??

Je me présente, Lolokito, necromantien des plages d'aqua et recruteur officiel pour ma noble et grande famille que sont les constellations.

Après votre long voyage vous devez ètre vraiment fatiguée.

Suivez-moi dit-il en prenant la jeune fille sous le bras.

Je vous conduit vers notre taverne pour que je vous offre l'hospitalitée.

Tout en marchant lolokito demanda :

Qu'es-ce qui vous ammène dans notre belle foret??

Sursaut, violent.
Non, presque un véritable bond lorsqu'un inconnu surgit de derrière un arbre pour demander tout bonnement à le jeune fille comment elle se portait.
Tant de questions, tant d'empressement...
Mais qu'est-ce qui le bousculait donc ainsi ? Sheelina ne connaissait pas cet homme, mais de toute évidence, il brûlait d'en savoir plus à son sujet ! Il lui faudra être patient...Elle serra le poing droit, contracta son bras qu'elle sentait prisonnier de l'homme, et crispa la mâchoire afin de dissimuler le frisson qui la parcourut. Elle n'avait pas tenu compagnie à des humains depuis bien longtemps, elle était donc toujours très méfiante...Mais cependant d'un naturel accueillant, chaleureux. Elle résista donc à la tentation d'arracher son bras de l'étreinte du dénommé Lolokito, ou de laisser les mots " goujat" et " impertinent" s'échapper de ses lèvres, et le suivit au coeur même des bois.

- Oh, c'est...C'est très aimable à vous, seulement, voyez-vous, je préfère rester en extérieur...Ces espaces confinés, ces tavernes, me rendent nerveuse...Pardonnez-moi, mais je me sentirais mieux si...

Mais pourquoi diable faire semblant, Sheelina ?

- Enfin, non, je ne suis pas fatiguée, simplement curieuse...Dites-moi, qu'est-ce qui urge donc tant ? Je ne connais de vous que votre nom, je ne sais même pas ce que sont les constellations...

Lolokito a la demande de celle-ci resta dehors du campement, il se dit qu'il ne devais pas ètre très apprécié.

Il n'urge rien du tout ... Je me demandais simplement se que vous fesiez ici, seul et sans défense près de notre campement, voila tout.

Il se pose un peu, on dirait. Sheelina en profite pour reprendre ses esprits. A sa moue plutôt vexée, elle se dit que, peut-être elle y était allée un peu trop brusquement...C'est vrai, les gens qui refusent l'hospotalité sont rares...De plus, il s'agissait d'une invitation, elle ne pouvait donc pas la refuser sans être impolie.
Sourire léger.

- Eh bien, si mes pas m'ont guidé jusqu'ici, c'est un pur hasard...J'aime découvrir de nouveaux horizons, j'aime marcher, tout simplement...C'est...mon mode de vie.

Tu t'enfonces, Sheelina. Tu avais pourtant bien dit de rester méfiante et voilà que tu lui dévoile presque toute ta vie...

Sourire, à nouveau. Et mensonge, léger, mais poli...

- Mais...il est vrai que j'ai un peu mal aux pieds, j'accepte donc votre invitation...

Mentir pour paraître conciliante, voilà qui est bien étrange...

Lolokito vit que la jeune fille se sentait un peu obliger, il lui dit poliment :

Ne vous voyez pas obliger de me suivre si l'envie ne vous dit pas !

Lolokito, avec ses pouvoirs fit apparaiter un verre de délicieux vin qu'il tendit a la fille.

Voila pour vous, ... En éspérant que cela pourras vous soulager.

Il n’y a de hasard que dans l’esprit de ceux qui ne croient en rien, dit le Baron, apparaissant de derrière un épais buisson.

Ces paroles étaient-elles fortuites ou le fruit de la lecture des âmes dont il faisait l’étude ?

Bonjour et bienvenu dans cette forêt, lieu d’accueil des Constellations.

Je vois que mon ami Lolokito te tiens déjà compagnie.

Le Baron s’incline face au magicien.

Le vent m’a porté tes dernières paroles jeune dame.

Nul chez nous ne voudrait t’emmener dans un endroit que tu ne souhaites pas et l’invitation de Lolokito était seul destinée à satisfaire la soif de nombreux de nos visiteurs, mais cela je pense tu l’as deviné.

Si cet endroit te sied pour un instant de conversation, rien ne pourrait mieux nous convenir.

Cette forêt nous accueille, nous nourrit et nous protège.

Cette forêt est lieu de pèlerinages, de magies et de rêves pour notre peuple.

Cette forêt est lieu d’accueil, de protection et de rencontre avec ceux que l’on dénomme les Constellations, le peuple des étoiles.

Que cette forêt soit pour toi, le lieu que tu souhaites qu'il soit.

Mais que de paroles, or que nous ne nous sommes pas encore présenté.

Je me nomme Le Baron, humble serviteur de cette terre qui nous porte.

Puis-je savoir le nom de celle dont les pas l’on conduit à l’orée de nos mystères ?

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Sur les ailes du vent Bannierelebaron1hq

En voilà un autre ! Les yeux clairs de Sheelina passent rapidement sur son visage, perçoivent un certain feu brillant derrière ses iris, comme le reflet fugitif d'une étoile, partie infime d'une constellation...Elle tente d'y voir plus clair dans l'écheveau de ses pensées, de sonder le regard du nouveau venu, de savoir à quel genre de personne elle a affaire...Beau parleur, beau conteur, apparemment. Il se présente. Un baron ? Voilà qui est bien singulier ! Que ferait donc un membre de la haute société dans cette forêt, seul, sans suite ?

Ne cherchant pas à en savoir plus, elle-même ayant rechigné à parler de sa personne, elle répondit :

- Je m'appelle Sheelina.

Puis elle s'inclina légèrement à son tour :

- Enchantée de vous rencontrer, Baron. Elle se tourne vers Lolokito. Pardonnez mon attidude, messire, je n'ai pas rencontré d'humains depuis de nombreuses lunes...

Elle attrapa le verre de cristal rempli d'un vin aussi rouge qu'un joyau. Après avoir entouré le pied de ses doigts, elle le porta à ses lèvres, essayant de s'en rappeler le goût. La première gorgée la fit frissoner. C'était si différent de tout ce qu'elle avait bu jusqu'à maintenant, depuis si longtemps...La compagnie des hommes avait finalement du bon...Elle avala une deuxième gorgée, et sourit en levant son verre.

- Votre vin. Il est délicieux.

Expert Nombre de messages : 142 Date d'inscription : 02/06/2006

Tout ici est délicieux, Sheelina, pour peu qu’on le prenne le temps d’en étudier les charmes particuliers qui se cachent derrière chaque feuilles, chaque murmures, chaque ombres, chaque vibrations.

Sans un bruit, d’un pas félin, Latueuse s’approcha de l’étrangère.

Elle semblait vouloir la toucher, la humer, sentir derrière l’odeur de sa peau, l’être qui se cachait peut être sous le fard.

Sans le savoir tu as pénétrée dans notre Royaume.

Bien que cette forêt ne nous appartienne d’aucune sorte, nos légendes s’y reposent.

Je te souhaite plein de rencontres enrichissantes parmi nous.

D’une voix basse mais tonitruante, Ombre et Lumière interrompit les plaisirs gustatifs de la nouvelle arrivée.

« Ce vin que tu bois est fruit de la terre, du vent et de l’eau qui a nourrit les vignes qui l’ont créé.

Ce vin que tu bois est le fruit du labeur d’un être passionné par son œuvre créative fait en l’honneur de la nature qui s’offre à lui.

Ce vin que tu bois est le fruit de l’esprit des Constellations.

Ce vin coule à présent dans ton corps, réchauffe ton âme, nourrit ton sang.

Ici, nul n’est insignifiant.

Ici, tout a son importance.

Tout n’est que signe.

Sois la bienvenue en ce lieu »

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