Le vent souffle, glacial à fendre la peau, les saisons s’écoulent, les crépuscules, succèdent aux Aubes, ainsi se consument les jours, ainsi, chaque jours je meurs davantage. Mes souvenirs me hante, les flocons qui se battent dans le sillage d’un souffle arctique en cette nuit d’hiver me rappelle indéniablement un lointain passé.
Peut-être est-ce la fameuse fois, ou mes pas m’ont mené vers le Baron, peu de temps avant qu’il ne s’évanouisse en même temps que le vent s’estompant sous une faible pluie plus proche de la neige.
Je pense souvent à lui, et aujourd’hui qu’en est-il ? Ou la ronde du vent l’a-t-il emporté ?
Loin de nous et de ces terres. Loin de son peuple accroché à lui malgré tout pour l’éternité. Si proche et si lointain, mon cœur saigne à nouveau aujourd’hui, car la froideur de la nuit envahi mon être, me rappelant de cette manière que point nous ne sommes éternels physiquement, et qu’au-delà de ces rêves, une fin est indéniable.
Qu’un mythe reste continuel que si l’on le fait perdurer parmi les temps passé, présent et futur. Il me manque, mais je me souviens de son image, de ses paroles, elles sont bien moins précises qu’hier, mais tout est là, j’oublie peu à peu, mais je refuse l’anéantissement de mes songes. Parce que cela voudrait dire que je me laisse mourir.
Les rêves sont précieux, point ne faut les oublier, point ne faut les placer dans un coin trop exigu de sa mémoire. Il a perdu quelque chose, qu’il n’a probablement guère plus retrouvé. De viles créatures repliées dans l’ombre se sont emparées de ses rêves, c’est ainsi que je préfère me mentir.
Quand j’aurai à mon tour disparu, alors, il ne me restera plus que mes propres pensées, ma propre mélancolie, pour encore une fois faire durer ce que j’ai pu être durant toutes ces années.
Si mes yeux se tournent vers les Etoiles, alors, je magnifie ces temps ancestraux, là où j’étais quelque chose. Malgré cela je médis la lune, car elle me rappelle continuellement que le vent est intouchable. Ou qu’il soit, quoi qu’il fasse, rien ni personne ne sait le faire se rendre tangible. Il y a juste les échos de son souffle qui par-delà les vallées me portent ses cris de souffrance. Je reste impuissante, point ne peux abolir ses tourments, car mille lieues nous sépare.
Alors, je le fais vivre dans ma mémoire, me souvenant de cette manière à quoi il ressemble, a quoi il ressemblait. Je me dis que quoi qu’il puisse être aujourd’hui, il restera celui que j’ai toujours connu. Roi des Etoiles, pour faire vivre la magie des Constellations.
Maudit soit le jour, ou les Rois se sont écroulés, dans la continuité du Baron, s’est élevé un être d’exception. Etoile du Nadir, génie des Palpages, dans son temps il a régné m’enseignant encore une fois ce que sont les Constellations. Sans lui, point ne serais encore ici, car de sa passion m’est née par transmission, ma flamme pour les Etoiles.
Aujourd’hui, bien des cycles se sont écoulés, Baron, Nadhir ….Et dans sa suite une Ombre s’est élevée. Entre lumière et ténèbres il est à présent le Souverain. Dans ses doutes, il n’a point failli, dans ses rêves, il s’est émancipé.
Il est l’heure, dès lors de suivre mes propres utopies. Point n’aurai de prix à payer, car ceci est preuve qu’on ne peut guère toujours faire table rase du passé en ne laissant que de pâles fantômes prendre la place d’une réalité…
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Sujet: Fantômes 
Mar 20 Jan 2015 - 10:57