Recherche.

Un matin de plus. Une journée de plus. Une soirée de plus. Une nuit de plus. Les jours avançaient progressivement comme si rien ni personne ne pouvait les arrêtés.

Les nuits de Melrath étaient si calmes. Les étoiles y brillent. La lune offre la possibilité de voir à des kilomètres à la ronde.

Lolokito vadrouillait inlassablement autour des collines de la ville. Cependant, ces derniers temps, il ne se promenait plus seul. Il ne rigolait plus seul. Il ne dormait plus seul. Il ne vivait plus seul.

Il leva les yeux. Elle était toujours là. Il ne parlait pas de sa compagne de chambre, mais de sa plus ancienne amie et guide. Son étoile, qui toujours au-dessus de lui brillait, le conduisit une fois de plus au campement ou le culte leur été voué. Il ne se posa pas de question, elle brilla au-dessus du lieu ou il avait apprit beaucoup et il s'y rendit instinctivement.

Cependant, il attendit. Il ne voulu pas avancer jusqu'à son arbre. Il s'arrêta sur les collines bordant l'enceinte. Il attendit comme lors de toute ses visites.

Il aime les arbres.
Ou alors c'est juste être en hauteur qu'il aime.
Mais si c'était juste ça, il pourrait se mettre en hauteur ailleurs que dans des arbres.

Ou alors, ce n'est pas pour la hauteur, mais pour le lien avec l'arbre.
Ou la hauteur et le lien.

Je ne sais pas trop. Je pourrais lui demander. Ou essayer de comprendre.
Oui, je vais essayer de moi même, et si ça ne marche pas, je lui demande.

Mais avant il faut que je trouve un arbre. Je ne sais même pas comment on fait pour y monter, je ne l'ai jamais fait. Ce n'est pas le choix qui manque, avec tous les arbres qui entourent la cité.

Finalement, j'en choisis un pas trop gros, avec quelques branches à mi hauteur. Il devrait aller... Enfin, je n'en suis pas sûre. Mais bon...
Je ne suis pas une mauviette !

Je m'accroche aux branches, lève une jambe, la repose, la relève, hésitante. Les branches les plus basses me paraissent bien hautes tout à coup.
Accrochant plus fermement mes mains, je lève à nouveau une jambe et arrive à poser le bout de mon pied sur la branche. Je tire sur mes bras, pousse sur mon pied. Un sourire fend mon visage tandis que je me sens propulsée en l'air, avant que mon pied ne glisse de la branche. Je ne comprends pas tellement ce qu'il se passe et pique du nez contre l'arbre.
L'instant d'après, je suis au sol, un peu sonnée tandis qu'une douleur vive marque mon visage.

D'une main tremblante, je touche ma peau éraflée, à vif. Quelques larmes de douleur manquent couler sur mes joues.
Je me relève, me précipite vers la cité pour me soigner.

C'est alors que je le vois. Je grimace légèrement à l'idée qu'il puisse me voir blessée, surtout à l'idée qu'il apprenne la façon dont je me suis blessée... Mais je n'en vais pas moins vers lui.

Le même paysage, la même litanie. La même famille même si elle avait beaucoup changée. Il comprenait les étoiles. Ses étoiles, son étoile et l'étoile qui vivait dans ses yeux depuis peu de temps.

Il s'allongea et essaya de comprendre les célestes une fois de plus. Peu de choses entraient dans son esprits. Il était embrumé par de l'amour, des souvenirs et de la souffrance. Elle avait apprit beaucoup, il devait cacher ces mauvaises choses au fond de son esprit. Il n'avait pas besoin de la faire souffrir comme elle avait souffert auparavant.

Le ciel était clair. Les étoiles, au rendez-vous, comme quotidiennement. Chaque astre en sa place, aucune bribe de soucis dans cet univers si paisible et si merveilleux.

Il sourit. Il sourit pour la beauté du spectacle, pour le lieu dans lequel il se trouvait. Il n'y avait bien qu'ici qu'on puisse les observer comme cela. Il sourit également parce qu'il sentait de nombreuses choses. Des odeurs connues, des fleurs, des animaux, l'herbe fraichement foulée mais également sa compagne. L'être qu'il désirait plus que tout.

Il resta en place. Elle le rejoignit. Il sourit et secoua la tête.

Neala, ma chère Neala !

Je m'assoie à ses côté, relevant une jambe contre ma poitrine que j'entoure de mes bras. La peau de mon visage me picote, me lance. J'aimerais avoir un miroir, au moins pour voir l'aspect que ma peau a.

Pour une fois que je n'emportais pas avec moi mon sac avec tout son basard à l'intérieur, j'en avais besoin... Mais les soins attendraient un peu. Ce n'était pas souvent que je le voyais ici. Une première même.

Un sourire monte à mes lèvres tandis que je lui prends la main.

-J'ai eu un petit soucis.

Je lui montre mon visage de ma main libre.

-Je ne suis pas douée pour monter dans les arbres semble-t-il.
C'est ennuyant. Tu devras rester la haut tout seul...

Je lui adresse alors un sourire mi ennuyé mi amusé.

Il sourit. Non pas par moquerie, loin de là, bien plus par compassion.

Il caressa son visage, ses jambes. Ses plaies disparaissaient. Il n'était pas soigneur, il était nécromant. La magie était la même, souvent était-elle plus cruelle pour les personnes de son espèces. Il essayait de ne pas trop l'être.

Te l'entendres dire me fait sourire. Tu me connais, aucune mauvaise pensée la derrière !

J'ai essayé de faire de mon mieux pour que tu ne souffres que très peu durant ces prochains temps. Calyso saura te soigner, tu saurais tout aussi bien le faire seule n'est-ce pas ?

Il prit sa main et l'embrassa.

Les bisous magiques fonctionnent depuis tant d'années ... Peut être fonctionnent ils encore ?

Il écouta la magicienne et comprit l'origines de ces mals.

Voilà donc la raison de ton état, je me suis inquiéter ... Il suffit de me demander très chère, je suis très serviable. Ici est le berceau de mon esprit actuel. Tu ne peux pas espérer mieux pour tirer quoi que se soit de moi !

Il la regarda amusé.

Je me laisse faire, pensant un instant qu'il sait, tout comme moi, soigner petites plaies et autres ennuis du genre. La sensation de ne rien ressentir ou presque, tout en sachant que l'on est blessé, est des plus étranges.
Cela pourrait s'avérer très utile suivant les blessures. Bien plus utile que l'eau de vie ou les potions pour endormir.

Je touche mon visage, étonnée, mais seule la douleur disparait doucement.

-J'arriverais à me débrouiller oui. Merci.

Ses paroles m'étonnent un peu. Les bisous magiques. J'ai une étrange sensation, un lointain souvenir, qui a du mal à ressurgir. Seul mon père aurait pu me parler de ça. Mais rien ne me vient, juste une impression de déjà vu.
Un petit sourire malicieux aux lèvres, je lui dis :

-On peut toujours tester jusqu'à ce qu'ils fonctionnent.

Quant à monter à nouveau dans les arbres, je crois que j'aimerais mieux attendre un peu. Déjà, attendre le soleil...

Pourquoi n'es tu pas venu nous voir au lieu de rester là ? Je suis sûre que pas mal de monde sera ravi de te voir.

Je lève les yeux au ciel, regarde les étoiles au dessus de nous.

-Enfin, je peux aussi comprendre que tu sois rester ici.

Les plaies ne semblaient pas se soigner. Tant pis ... Il ne sera donc jamais magicien.

Je ne suis pas excessivement performant dans cette matière ... Excuses moi en.

Elle sembla réfléchir à ses paroles. Avait-il dit une chose dur relatif à son passé ? Il n'y prit pas attention et sourit.

Nous essayerons cela ensemble ... Mais en lieux plus intimes !

Nous aurons tout temps à rendre visite aux cimes.

Pourquoi ne suis-je pas venu ... Peut être pour te voir ici. Pour ne pas déranger le camp. Surement aimeraient-ils ne voir ... Certains uniquement surement. J'ai toujours annoncé ma présence en faisant rayonner mon étoile, ils doivent savoir que je suis dans le coin. Je suis au plus proche de moi même ici.

Il sourit et leva également les yeux.

-Ce n'est pas grave, la douleur est partie, c'est tout ce qui compte. Je ne sais pas faire partir la douleur aussi facilement.
Pourtant, ce serait merveilleux... Et beaucoup plus simple aussi. De cette façon, le patient ne bougerait plus, et les soins iraient plus vite.

Je souris, m'imaginant la scène.
Ce serait pratique oui.

Sans quitter le ciel des yeux, je l'écoute parler. Son étoile... Il m'en avait déjà parlé une fois.
A cette pensée, je touche d'une main distraite ma toute nouvelle cape, un petit sourire aux lèvres.

-Où est ton étoile ? Laquelle est-ce ?

Mes yeux parcourent le ciel, tentant de la trouver, peut-être même de la reconnaitre.

» Recherche de travail.
» A la recherche de la vérité
» recherche mari !
» Recherche Parrain
» Une succube recherche des étoiles...