Faut bien le dire, il y a des nouvelles qui vous font chaud au cœur.
Oh, bien sur, il n’est pas de bon ton de se réjouir de la disparition de quelqu’un mais quand même, avouez…
Sa présence sur les terres argentées, c’était un peu comme de la cassonade sur un plat de pates.
Moi, je dis, des gens comme ça, ça ne devrait pas exister.
C’est vrai quoi, le genre de gars qui lorsqu’il débarque dans une réception, picole à ce point les réserves qu’on aurait peur de finir la soirée à l’eau et qui ont, en plus, le toupet de finir avec panache dans le caniveau sans même éclabousser la blancheur de son collant de pantin mais en ayant pris la peine, au préalable, d’avoir uriné sur nos jardinets proprets.
Puis bon, il fait comment pour toujours être entouré d’une flopée de superbes créatures à moitié dénudées ?
Hein, comment fait il ?
Je vous le dis, moi, il y a quelque chose de pas catholique derrière tout ça.
Mais bon, si ce n’était que ça…
Le pire est bien toutes ces histoires qu’il venait nous conter avec sa clique de saltimbanques.
Dès potron-minet, lecture de ses élucubrations.
Sérieusement, mais pour qui se prend t’il ?
Imposer le rêve dans nos esprits confortablement installés, comme ça, gratos, sans qu’on lui ai rien demandé.
Forcer nos imaginations à travailler… dingue, non ?
Après ça, comment poursuit-on sa vie pépère qu’on a si péniblement mis sur de beaux rails, nickels, tranquillisants, dénués d’imprévus ?
Ha, mais de ça il s’en moque, mes braves.
Vraiment, tout lui était permis à cet énergumène.
Mesdames, Messieurs, Damoiselles, Damoiseaux, honorables croquants et croquantes, gens bien intentionnés, vous qui me lisez, aujourd’hui est jour de liesse, croyez-moi.
Les terres argentées ne trembleront plus des actes de cet ignoble libertin.
Nos nuits ne seront plus peuplées des images de ses nombreuses perversions.
Plus de loups dans vos campements…
Plus de feux de sabbats aux pieds de vos gites…
Plus de danses folles sur les tables de vos auberges…
Tout rentre dans l’ordre…
Dormez tranquille…
A bientôt sur d’autres terres, Arlequin.
Toi qui n’es pas fichu de faire deux lignes de rimes, tu restes pourtant le roi des poètes.
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