Jamais il ne s'éteint

N'est-il plus qu'un souffle, lui qui fut tornade.
N'est-il plus que poussières, lui qui fut le roc.
N'est-il plus qu'une ombre, lui qui fut un astre.

Il se relève.
La terre frémit.
Le silence se fait.

S'ils le pouvaient, les arbres s'arracheraient de leurs racines.
S'ils le pouvaient, les astres cesseraient d'illuminer les cieux.
S'ils le pouvaient, les océans tairaient le bruit de leurs marées.

Il est l'éternité.
Il est l'origine.
Il est l'absolu.

Il regarde autour de lui.
Son regard est toujours de braises,
Menaçant, impitoyable.

Est-ce un sourire qui s'esquisse sur ses lèvres sévères ?

Il se retourne.
Tel un mirage, on ne distingue plus que sa longue cape rouge.

Ce ne fut qu'un instant
Ce ne fut qu'un passage.

Il est rassuré...

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Jamais il ne s'éteint Bannierelebaron1hq

Jamais il ne s'éteint, car c'est de lui que tout a commencé.

Il reste la tornade qui de son souffle chasse avec véhémence les incertitudes.
Il reste le Roc qui de sa froideur fait naître l'envie d'aller bien au-delà de ses propres limites.
Il reste l'Astre qui de sa grandeur illumine le firmament.

Il est debout, la Terre le Salue, puis ce qui fut silence auparavant se mue en doux murmure pour lui chantonner à l'oreille la Mélopée des Etoiles.

Si ils le pouvaient, les arbres ne cesseraient de se plier pour lui rendre hommage.
Si Ils le pouvaient, les Astres, ne cesseraient de l’appeler pour qu'il apparaisse.
Si ils le pouvaient, les océans, ne cesseraient de le bercer pour lui faire se souvenir de ce qu'il a toujours été.

Il est le tout.

Quelqu'un observe, ses yeux se font perçant. Quelqu'un entend, elle est à l’affût. Sa perception est immense.

Je l'entend ... Je l'imagine ... Je me remémore, et je pleures.

Des larmes de joies, qui symbolise le passé, des larmes de douleurs qui symbolise sa perte ... Des larmes mélangée de peine et d' euphorie...

Est-ce un sourire qui se dévoile par delà les ombres ?

Est-ce son odeur qui se déverse dans l'air ?

Ma vision se trouble, je distingue juste le rouge, le rouge ....

Ce ne fut qu'un instant ...

Ce ne fut que folie ?

Je suis..... Mélancolie ...

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Le campement des Constellations était déjà loin.
Ce qu'il reste de sa crypte, plus qu'un lointain point à l'horizon.
Son pas décidé se met à ralentir.
Un parfum ...
Un ancien parfum, fait de fleurs rares, d'argiles sacrés et de mortes racines d'Ants millénaires.
Un parfum unique.
Se pourrait il ?
Trop de temps passé dans la crypte lui ont certainement émoussés les sens, se dit le vieux guerrier.
Les souvenirs se mêlent à l'appel du destin.
Il sait qu'il ne peut que continuer sa route.
Pourtant ces effluves l’envoûtent, comme jadis lorsqu'il croisait cette jeune sorcière.
Cette beauté sauvage qui ignorait l'étendue de son pouvoir.
Dans quel monde s'était elle aujourd'hui perdue ?
Le pouvoir des étoiles grandissait il toujours en elle ?
Pouvait elle sentir le frémissement des feuilles, l'écho des racines ?
Croyait elle encore à la magie des anciens ?
Le Baron savait l'immensité du monde et que dans celle-ci le lien magique entre ces deux êtres traverserait le temps et l'espace car rien n'est au dessus de la croyance.
Cette pensée le rendit joyeux.
Il reprit sa route, longue encore et à l'issue inéluctable.
Il savait parfaitement où ses pas le menait ...

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Par delà l'immensité du ciel, un corbeau fait volte-face déployant ses ailes comme si il revenait sur son mouvement. Il crie, hurle, chante et cet écho me perce les tympans. Mon cœur s'emballe sous le joug de ces hurlements. Il semble perdu dans les méandres du crépuscule naissant. Il semble serein sous la froideur du vent du Nord.

Est-ce donc au delà des frontières de glace que son voyage se terminera ? Est-ce donc aux confins de ces landes que son errance reprendra ?

Je m'arrête un instant devant la dernière demeure du Baron puis la contemple comme si c'était la toute première fois que je la voyais. Une pensée s'envole de mon esprit.

Ma bien chère sœur veilles-tu toujours sur lui ? Mon double de lumière, fais-tu bien attention à ce qui se trame au-delà de la frontière de ces portes ?

J'ai envie de sourire cependant, je refrène mon envie, car je sens le Néant envahir lentement ces plaines que je connais tant. Je ressens La Menace planer une nouvelle fois sur nos Terres.

Est-il temps de laisser le vide emporter tout ce que j'ai connu ? Ce que nous avons si bien connu ?

Soudainement, la Terre s'anime et tremble sous mes pieds, alors sous un regard perplexe je fixe le sol jusqu’à ce que la glaise se taise. Mes sourcils se froncent, et puis je lève la tête pour avoir une vue sur l'infini.

L'oiseau est toujours là, et tourne en rond cette fois, il danse au grès du vent ce qui le fait tourbillonner avec une certaine grâce. La pluie commence à tomber. Une goutte. Deux gouttes, puis l'eau ruisselle sur mon front, mon visage. Je tends alors les deux bras pour recevoir les préceptes de sa bienfaisance.Un murmure ensuite, celui-ci s'éteint dans mon oreille dans un mot que je connais que trop bien...

Il est parti ...

Mais point ne sait ou son périple s'achèvera. J'ai tant envie de le suivre pour retrouver une once du passé, j'ai tant envie de le suivre pour connaître un fragment de ce qui sera ...

La pluie cesse, alors, ma tête reprends sa position initiale , je laisse mes bras choir le long de mon corps, puis permets à mon regard de parcourir l'horizon...

Je suis partie en même temps que lui cette nuit-là, laissant derrière moi les oracles que les Étoiles m'ont fait apparaître...

Pour une dernière fois ...

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» Pour Toujours, et à Jamais ...
» Parce que les Etoiles ne meurent jamais